Une petite histoire avant de dormir...

Publié le par la tisseuse de rêve

Un jour de printemps, à l'heure où tombe les feuilles d'hiver, en passant par la porte magique d'Alice, j'ai découvert une nouvelle tanière. Je suis toute ébourriffée par la longue traversée qui y mène, toute retournée et toute excitée, y'avait donc un passage dans cet endroit étrange? Alors je m'y plonge, avec douceur, avec langueur. Je me laisse engourdir par le doux tapis d'herbe qui recouvre les parois de cet endroit mystérieux. Et puis je m'assoupis, sans y prendre garde, comme dans ces rêves trop moelleux où nous débusquent nos souvenirs.
Il y fait chaud, c'est tout doux. Hop! Y'a un oiseau vert qui vient de passer près de mon oreille... Je tend l'oreille, ça gazouille partout dehors. Je replonge avec délices dans des rêves sucrées, où je m'envole avec une nuée de papillons multicolores. Je survole des forêts majestueuses. Je tournoie avec le vent qui me caresse les joues.
Je reprend mes esprits, je me connecte avec l'arbre qui a enfoui ses racines en cet endroit magique. Je devine ses pensées, il me livre sa mémoire ancestrale. Il me parle de ses longues hibernations, des milliers de particules d'air et d'eau qui se donnent chaque jour à lui pour étancher sa soif de vie millénaire. Des esprits de vie qu'il a recueilli entre ses branches noueuses, avec amour, pour leur offrir une demeure pour leur repos. Puis il me parle de l'amitié nouée avec certains humains qui sont venus quérir sagesse et philosophie, de troubadours venus chercher l'inspiration, de couples venus fertiliser sa terre de leur amour. De la bonté de la terre d'être si généreuse avec la vie. Du soleil qui réchauffe ses brindilles et qui pose avec douceur un regard sur tous les esprits.
Je me réchauffe le coeur auprès de tant de bienveillance, et repose mon esprit tourmenté par les guerre de notre monde.
Mais le temps s'est échappé, et l'autre monde me rappelle déjà à lui. Je peine un peu à me lever, à quitter cet endroit heureux. Mais mon coeur est léger et mes peurs assoupies. La quiétude me remplit à nouveau, et mon âme guerrière s'est restaurée d'une sève pleine de force.
Alors pfouit, j'embarque sur mes pieds reposés pour repartir de l'autre côté. Je sors de la tanière, je m'égaie encore un peu au milieu de la forêt... et je repasse la porte.
De l'autre côté, tout est sombre, mais je n'ai plus peur, car la lumière éclaire mon coeur. Avec elle, j'allume une lanterne, je la met au bout d'un bâton, elle guidera mes pas.
Je repars sur le chemin, je reprend la route. Si le monde est obscur, je sais qu'une bienveillance veille sur les esprits évéillés. La lutte continue, et même si je ne suis qu'un frêle esquif qui a voulu porter une montagne, celle-ci ne peut me briser, car elle-même porte en elle un espace où je pourrai vivre en repos.

Publié dans fifi-brin-de-folie

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